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Lésions traumatiques de la colonne vertébrale

A quoi sont-elles dues ?

Lors d’un accident, un traumatisme de la colonne vertébrale peut causer plusieurs types de lésions, telles que :

  • fracture du corps de la vertèbre ;
  • lésion du disque ;
  • déchirure des ligaments qui relient les vertèbres entre elles ;
  • lésion des articulations intervertébrales.

Ces lésions sont parfois combinées. Dans les cas les plus graves, la moelle épinière peut être atteinte, avec apparition de symptômes de paralysie.

La sévérité de la lésion dépend principalement de la vitesse au moment du choc, mais aussi de la résistance intrinsèque de la colonne ainsi que de la présence éventuelle de pathologies fragilisantes avant l’accident. 

Les patients souffrant d’ostéoporose présentent un affaiblissement de la résistance osseuse causé par une perte du calcium de l’os. Leurs  vertèbres sont parfois si fragiles qu’une simple chute sur les fesses peut causer une fracture vertébrale.

Pour les patients souffrant d’arthrose - une maladie causant des déformations osseuses dues à l’usure de l’âge -  un rétrécissement du canal rachidien existant avant l’accident peut augmenter les risques de lésions des structures nerveuses.

Les différents types de lésions traumatiques

Fractures vertébrales

 
   

Une fracture vertébrale peut présenter différents degrés de gravité, d’une petite fissure à un éclatement complet de la vertèbre. Souvent, la vertèbre va s’écraser, ce qui la rend moins solide et donc moins résistante au port de charges.

  • Fractures mineures

Dans les cas de fractures mineures ou de fissures, le port d’un corset pourra apporter un  soutien et une limitation de la mobilité suffisants. Pour la nuque, il s’agira de porter un collier souple ou rigide en fonction des lésions. Pour la colonne thoracique, la contention n’est souvent pas nécessaire. En revanche, pour la colonne lombaire, plusieurs types de corset sont possibles, tels que des corsets « trois-points » ou autres.

Si les douleurs persistent à plus long terme, une intervention est parfois nécessaire. Il convient alors de rechercher une stabilisation par la mise en place de plaques vissées dans les vertèbres. Dans certains cas, des interventions moins invasives peuvent être réalisées, en injectant du ciment dans le corps de la vertèbre (vertébroplastie) afin d’en renforcer la structure. Certaines techniques permettent aussi de restaurer partiellement la hauteur du corps vertébral effondré par la fracture (cyphoplastie).

  • Fractures sévères

Dans les cas graves, la vertèbre est tellement fracturée que l’on observe une instabilité, les vertèbres pouvant alors « glisser » l’une sur l’autre et ainsi réduire le diamètre du canal rachidien. Des fragments osseux peuvent parfois être projetés dans le canal rachidien au contact de la moelle épinière qui peut alors être sévèrement endommagée.

Finalement, dans les cas de fractures vertébrales sévères, une intervention chirurgicale s’avère le plus souvent indispensable pour rétablir la stabilité de la colonne vertébrale, corriger une éventuelle déformation, libérer la moelle épinière ou d’autres structures nerveuses comme les racines de la queue de cheval, et faciliter la mise en route précoce d’un programme de rééducation. Le rétablissement de la stabilité vertébrale est obtenu par la réalisation d’une ostéosynthèse vertébrale, soutenant et renforçant la colonne par la mise en place de vis, plaques, tiges ou crochets. Ces opérations sont très différentes selon que la  fracture touche les vertèbres cervicales, thoraciques ou lombaires.

Traitement des lésions cervicales

 
   

Pour les lésions cervicales, la mise en traction du cou doit parfois être réalisée avant l’intervention. Ceci consiste en la mise en place sous anesthésie d’un « halo » vissé dans le crâne par un système de pointes, permettant d’exercer une traction temporaire sur la colonne cervicale grâce à un poids et à un système de poulies. Cette technique permet de stabiliser le cou en attendant l’intervention, de soulager la pression sur les vertèbres fracturées et parfois de corriger le déplacement vertébral s’il est présent.

L’opération est souvent réalisée par voie antérieure, avec une incision à l’avant du cou. Un passage entre la trachée et les muscles cervicaux permet de se porter sur la face antérieure de la colonne cervicale. Par cette voie, le chirurgien peut enlever et remplacer la vertèbre facturée, la remplacer par une greffe ou une prothèse métallique et mettre une plaque pour stabiliser la zone opérée. Parfois, l’intervention ne peut pas être réalisée par l’avant et une opération par l’arrière (abord postérieur) est alors recommandée, toujours dans le but de stabiliser la colonne fracturée et de réaligner les vertèbres correctement.

Traitement des lésions thoraciques

Pour la colonne thoracique, l’intervention est le plus souvent réalisée par voie postérieure. Dans les cas où il est indispensable d’aborder la colonne par l’avant, une ouverture du thorax peut cependant être pratiquée si nécessaire afin de réaliser l’intervention.

Traitement des lésions lombaires

Pour la colonne lombaire, les interventions sont réalisées par l’arrière (voie postérieure), par le coté (voie latérale) ou par l’avant (voie antérieure). Dans certains cas, deux interventions, une par l’avant et l’autre par l’arrière peuvent être nécessaires. 

Lésion de la moelle épinière

Une moelle épinière endommagée ne peut pas être réparée. Les traitements chirurgicaux ont pour seul but de limiter les dégâts à la moelle et de libérer cette dernière de ce qui pourrait la comprimer, en vue d’augmenter les chances de guérison partielle ou complète. Dans certains cas, l’administration de cortisone peut être indiquée afin de diminuer le gonflement de la moelle lié au traumatisme.

Lorsque la moelle est simplement contusionnée, les chances de récupération sont très grandes. Par contre, dans les cas de rupture complète de la moelle, il n’y a pas de récupération possible. Il n’est  pas toujours possible pour le médecin d’annoncer immédiatement le degré de récupération auquel s’attendre, et la rééducation est souvent entamée sans que l’on puisse se faire une idée précise du résultat final. La période nécessaire pour récupérer d’une paralysie survenue après un accident ayant lésé la moelle épinière est très longue et se compte en mois. Des difficultés de contrôle de la vessie et des selles sont souvent observées et doivent alors être traitées par une rééducation spécifique.

Lésions discales

Il n’est pas rare que certaines fractures soient associées à une lésion du disque intervertébral. Parfois, au contraire, en l’absence de fracture osseuse, on observe seulement la survenue d’une lésion discale. Le scanner et, plus encore,  la résonance magnétique (IRM) de la colonne peuvent mettre en évidence une déchirure ou même une hernie discale, qui consiste en la sortie  d’un fragment du noyau interne du disque vers l’arrière dans le canal rachidien. Si cette hernie endommage les racines nerveuses ou la moelle épinière, celle-ci doit être enlevée par intervention chirurgicale.

Il est cependant très important de savoir que toutes les hernies discales ne sont pas forcément la conséquence d’un traumatisme ou d’un accident. De nombreuses personnes présentent des hernies discales sans le savoir, et sans ressentir de douleurs. Dans la plupart des cas, les hernies discales visualisées au scanner après un accident NE SONT PAS causées par l’accident !

Lésions ou déchirures des ligaments entre les vertèbres

Les lésions ligamentaires peuvent parfois être associées à des fractures vertébrales. Quand c’est le cas, l’association de la fracture à une lésion ligamentaire crée une instabilité importante qui justifie souvent la réalisation d’une intervention chirurgicale destinée à restaurer la solidité de la colonne vertébrale. Ces déchirures sont parfois visibles au scanner ou à la résonance magnétique, mais des radiographies en conditions dynamiques (flexion, extension…) sont parfois nécessaires pour les mettre en évidence.

De petites lésions mineures aux ligaments et articulations sont très souvent présentes de manière bénigne après un accident. Elles ne s’accompagnent pas de vraie déchirure mais peuvent être douloureuses – parfois longtemps - bien qu’elles ne soient le plus souvent pas visibles sur les examens radiologiques. Le « coup-du-lapin » ou « whiplash » au niveau de la colonne cervicale en est un exemple classique. En l’absence de lésions objectives sur les examens radiologiques et clairement liées au traumatisme, ce type de douleurs ne doit PAS être traité par intervention chirurgicale.



 
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